J’ai l’impression d’être dans un de ces reportages à la con de M6 sur les vacances de la jet-set à Ibiza. Soleil et discothèque. L’opium du peuple. Comme le creux très creux d’une vague. J’ai droit à une scène des Bronzés, version marketing. Des filles à poil sont peintes aux couleurs de la bière Miller Lite. « La Coors (une autre bière américaine), c’est pour les rednecks. Ils ne sponsoriseraient jamais un événement comme celui-ci », me dit Terrie. Un panneau se balade au-dessus des têtes : « quiconque est entré accepte tacitement d’être pris en photo et filmé ». Tu m’étonnes ! T’as plutôt intérêt à avoir fait ton coming-out avant d’apparaître dans un magazine consacré au Dinah Shore !
Roberta et Galina ont décidé d’aller mater les filles du Wyndham resort. Histoire peut-être de voir si l’herbe est plus verte ailleurs. Je suis arrêtée par une Bacardi girl. Elle est nue elle aussi, mais peinte aux couleurs de la marque de rhum. Je discute avec une blonde. Elle était aussi à la soirée de Sandra Bernhard. Elle s’est barrée au milieu tellement elle trouvait ça drôle. Je lui dis que j’ai vaguement compris qu’elle parlait de Nina Simone. La fille me regarde : « Oui. D’ailleurs, c’est qui Nina Simone ? » Y a des trucs comme ça, c’est comme un string qui dépasse d’un jean. Pour moi, c’est rédhibitoire.
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